Qui n’a jamais dit : « Mon ordinateur rame, il commence à ce faire vieux. » Bel exemple de la confusion entre hard (la machine) et soft (les logiciels). Cette perception de l’informatique est à la source de bien des déboires et surtout de passages trop fréquents au magasin où un commercial attentionné s’empressera d’opiner, d’en rajouter sur l’antiquité de votre matériel en insistant sur les performances de « petits jeunes » qui seront tout aussi vite dépassés.
Ce n’est pas l’ordinateur qui rame, c’est le système !
En effet, un ordinateur, cela ne vieilli pas. En dehors de la pile, de la batterie et d’un éventuel disque dur de type SSD (comme une clé USB), un ordinateur ne comporte pas vraiment de pièce d’usure. Il calculera, transmettra les informations, les stockera et les restituera toujours à la même vitesse. C’est donc la façon dont le système d’exploitation et les applications travaillent et les ressources qu’ils requièrent qui détermineront la rapidité perçue. Un système qui s’encrase, ne stocke pas correctement les données, nécessite un anti-virus, lance au démarrage et sans contrôle de multiples applications va peu à peu ralentir.
Pas besoin d’une bombe atomique pour écraser une mouche
Les vendeurs, les constructeurs et Microsoft ont un intérêt commun à ce que perdure cette perception éronnée centrée sur les performances matérielles : le public croit devoir racheter une machine neuve et Microsoft, à cette occasion, vend une nouvelle licence de son logiciel Windows puisque ce dernier nous est imposé. Ainsi donc, au terme de quelques années, on voit proposer à la vente des machines dont les performances sont hors de proportion avec les besoins de la plupart des usagers (Internet, mail, photos, traitement de texte) mais également avec les exigences d’activités plus gourmandes comme la publication assistée sur ordinateur ou le traitement d’images.
Bien sûr, au gré des évolutions, les versions successives d’un même logiciel ont tendance à s’alourdir de fonctionnalités, donc à prendre plus de place dans la mémoire et à réclamer plus de puissance. Toutefois pas au point où on ait pu parler d’obésiciels pour Windows et Office, la suite bureautique de Microsoft.
Linux : rendez sa jeunesse à votre ordinateur
A l’inverse de cette course à la puissance des machines individuelles, Linux, c’est le choix de l’intelligence logicielle, notamment pour prolonger la durée de vie de vos ordinateurs. S’il équipe plus de 90% des plus puissants ordinateurs du monde, c’est bien qu’il est performant : sûr, stable, efficace, peu gourmand en ressources. Pour les particuliers, il existe de nombreuses distributions Linux (système + logiciels préinstallés) dont même les plus récentes pourront tourner sur des machines ayant dépassée la dizaine d’années. Et pareillement, ce n’est pas parce que le disque dur a lâché que la messe est dite (voir article).
Du fait de leur caractère « libre », des distributions Linux ont également été adaptées pour tourner sur des ordinateurs de très faibles ressources (plus de 15 ans), ce qui peut correspondre à l’usage basique de nombre d’utilisateurs. A signaler particulièrement la bluffante distribution Emmabuntüs développée par Emmaüs pour recycler des machines et rendre l’informatique accessible à tous.